Partir, sécateur à la main, dans le jardin, au crépuscule. Identifier un bouton de rose, rouge, ouvert mais pas trop. En couper la tige. Retirer ce pétale, noirci par la pluie, effleurer les autres, purs, doux, et cette sensation de rondeur ferme. Couper les feuilles inutiles, abîmées ou jaunies. Pousser les quelques pucerons des sépales, les rendre à la nature. Se piquer aux épines, au passage.
Puis habiller un oreiller de ce trésor, celui d’une chambre pensée, repensée, puis réalisée sur de longs mois d’hiver. Leur chambre maintenant.
C’est alors que reviennent nos deux jeunes Espagnols. Elle, une bague au doigt et un immense sourire au cœur. Lui, soulagé et heureux que le lieu et le moment conseillé par ses hôtes, pour la déclaration de sa flamme, fusse mille fois plus magique qu’un Mont-Saint-Michel bondé.
Et ces mercis, et ces « ye n’oublierai yamais » (en anglais). Juste pour avoir fait notre métier, pas trop mal. Mais que vous dire à vous qui l’avez compris, sans parler notre langue, à vous qui l’avez ressenti ? Quels mots en reconnaissance de cette place que vous nous avez accordée dans votre cœur et dans votre histoire, juste pour un bouton de rose ? Chut… Un silence, rien d’autre.
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